Archive for December, 2015

#JournalduPauvre —Reminder– ” Guide pratique de la domiciliation ” … A Nice comme à Thonon ?

December 29, 2015

 

 

Avoir une adresse est aujourd’hui indispensable pour accéder à tous les droits civiques, civils et sociaux. Pour les personnes sans domicile stable, c’est la domiciliation, proposée par les Centres communaux d’action sociale et certaines associations dont le Secours Catholique, qui est le seul recours. Mais le système, saturé, amène parfois des discriminations.

© Xavier Schwebel/Secours Catholique Dans les Hauts-de-Seine, les organismes associatifs domicilient 3 400 personnes. -  JPEG - 38.2 ko
© Xavier Schwebel/Secours Catholique
Dans les Hauts-de-Seine, les organismes associatifs domicilient 3 400 personnes.

Dans l’une des petites salles de La Rampe, lieu d’accueil du Secours Catholique à Colombes (Hauts-de-Seine), Christian attend son tour. Maintenant il donne son nom, son numéro de domicilié et on lui remet un paquet d’enveloppes. Depuis plusieurs années, Christian vient chercher son courrier ici.

« Je n’ai pas les moyens d’avoir un logement, je dors chez divers amis, explique-t-il. Mais il me fallait obligatoirement une adresse fixe pour avoir mon Pass Navigo gratuitement pour le métro. J’ai pu aussi remplir ma feuille d’imposition, avec l’aide d’un bénévole. Même si je ne paie pas d’impôt, j’en ai besoin pour renouveler ma demande de logement social. »

Quatre demi-journées par semaine, le local de La Rampe accueille des permanences de domiciliation. Deux sont gérées par le Secours Catholique et concernent la domiciliation de droit commun, c’est-à-dire pour les Français et les réfugiés politiques. Les deux autres sont tenues par l’association Dom’asile, créée par plusieurs associations caritatives chrétiennes dont le Secours Catholique, pour répondre aux besoins spécifiques des demandeurs d’asile.

Les personnes sans domicile stable peuvent ainsi utiliser l’adresse de ces organismes agréés par la préfecture pour leurs démarches administratives ou pour recevoir du courrier.

Des justificatifs pour justifier le justificatif

« La domiciliation va au-delà d’une simple adresse, précise Hélène Ceccato, animatrice du Secours Catholique des Hauts-de-Seine. Elle est pour nous la première étape d’un accompagnement sur le long terme vers l’accès aux droits. » Une fois le courrier remis à son destinataire, celui-ci passe une dizaine de minutes avec un bénévole pour vérifier qu’aucune lettre n’est urgente. Si besoin il appelle Pôle emploi pour une prise de rendez-vous. Lors des permanences de Dom’asile, une salariée de la Sécurité sociale est même là pour répondre aux questions.

Mais une adresse de domiciliation peut aussi amener à la discrimination. Ce lundi, Marc interpelle Marcelle Brown, co-responsable bénévole de La Rampe : « Je suis allé à la Caf pour avoir une nouvelle carte Vitale. Quand ils ont vu sur mon attestation de domiciliation que La Rampe était mon adresse, ils m’ont demandé un justificatif pour le prouver. »

Marcelle Brown soupire et lève les yeux au ciel : « On en vient à faire un justificatif de justificatif ! » Elle remplit la feuille que lui tend Marc et ajoute une note à l’intention de l’employée de la Caf pour lui rappeler que ce formulaire supplémentaire n’est pas nécessaire. « Voire illégal », observe-t-elle à voix haute.

© Xavier Schwebel/Secours Catholique Pour les étrangers en procédure de régularisation, le courrier est fondamental car il permet le lien avec les administrations. -  JPEG - 29.1 ko
© Xavier Schwebel/Secours Catholique
Pour les étrangers en procédure de régularisation, le courrier est fondamental car il permet le lien avec les administrations.

« Jusqu’en juin, nous avons eu aussi un problème avec la préfecture de Nanterre, rappelle-t-elle. Les demandeurs d’asile domiciliés chez Dom’asile qui obtenaient la protection de la France voulaient retirer leur carte de réfugié politique, comme la procédure le prévoit. Mais les employés au comptoir refusaient de la leur donner à cause de leur adresse. Nous avons interpellé le préfet à ce sujet : La Rampe est un lieu agréé par lui-même ! Depuis juillet, cela semble aller mieux. »

Malgré ces difficultés, la domiciliation est indispensable pour les étrangers sans domicile stable. « Ceux que nous accueillons ont fui les persécutions dans leur pays et une fois sortis de l’avion, ils ont huit jours pour faire une demande d’asile. Or sans adresse, ils ne peuvent entamer la moindre procédure administrative dans ce sens », explique Anne-Claire Bureau, responsable départementale de Dom’asile.

« Nous ne pouvons assurer un service public avec nos seuls bénévoles »

Aujourd’hui, le dispositif est saturé pour ce public : Dom’asile à Colombes reçoit et trie le courrier de près de 800 personnes uniquement avec une vingtaine de bénévoles. D’ailleurs, ce mardi après-midi, Dominique reçoit ceux qui veulent ouvrir une domiciliation… et doit répondre non à presque tout le monde.

« C’est extrêmement difficile de refuser », confie-t-il. Pintu revient pour la deuxième fois ce mois-ci : « Vous m’avez déjà envoyé vers cette autre association. J’ai essayé partout, ça n’a pas marché ! Acceptez-moi ! »

C’est pour répondre à ce genre de situation que le Secours Catholique des Hauts-de-Seine a mis en place, en 2010, un collectif pour la domiciliation rassemblant les organismes agissant dans ce domaine. Son premier travail a été, en 2011, une enquête sur les Centres communaux d’action sociale (CCAS).

« Depuis la loi de 2007 qui institue des possibilités de domiciliation pour les personnes, les premiers concernés par la domiciliation sont les CCAS. Or certains renvoyaient directement les demandeurs d’une adresse vers les associations », se souvient Hélène Ceccato. Résultat : sur le département, les CCAS domicilient environ 1 000 personnes quand les organismes associatifs en ont 3 400.

Hélène Ceccato reconnaît volontiers que les CCAS n’ont pas de budget supplémentaire pour assurer la domiciliation, mais elle plaide pour un changement de mentalité : « Nous ne pouvons assurer un service public avec nos seuls bénévoles. Notre volonté première est que les gens aient accès au droit commun. Pour nous, la meilleure solution serait que les personnes ayant besoin d’une adresse aillent se domicilier auprès des CCAS. Et pourquoi pas, accompagnées d’un de nos bénévoles. Notre rôle serait ainsi mieux cadré. »

Sophie Lebrun

#Réfugiés — ” Los Nadies, « Les Riens » “, Eduardo Galeano,—-

December 25, 2015

nous re-postons ce poème –cela a été un thème majeur de ces dernières années, bien sûr …

4-09-2015
Mots clés
Immigration
Monde

Les migrants, ces petits riens qui n’existent pas

Les migrants, ces petits riens qui n'existent pas
(Crédit photo : DR)
La photo du corps gisant du petit Aylan a fait le tour du monde. La situation des migrants explose une nouvelle fois au visage de l’Europe. Plutôt qu’un édito, nous avons choisi de publier comme un écho ce poème de l’Uruguayen Eduardo Galeano.

Le Baromètre de cet article

ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE

Ce texte, signé Eduardo Galeano, poète, journaliste, historien et écrivain uruguayen, est extrait de son ouvrageEl Libro de los abrazos (1989), paru en français aux éditions Lux en 2012 sous le titre Le Livre des étreintes. Il s’intitule, Los Nadies, « Les Riens ». Voici le texte original en espagnol, puis la traduction de Pierre Guillaumin.

Los Nadies

Sueñan las pulgas con comprarse un perro y sueñan los nadies con salir de pobres, que algún mágico día llueva de pronto la buena suerte, que llueva a cántaros la buena suerte ; pero la buena suerte no llueve ayer, ni hoy, ni mañana, ni nunca, ni en lloviznita cae del cielo la buena suerte, por mucho que los nadies la llamen y aunque les pique la mano izquierda, o se levanten con el pie derecho,o empiecen el año cambiando de escoba.

Los nadies : los hijos de nadie, los dueños de nada.

Los nadies : los ningunos, los ninguneados, corriendo la liebre, muriendo la vida, jodidos, rejodidos :

Que no son, aunque sean.

Que no hablan idiomas, sino dialectos.

Que no profesan religiones, sino supersticiones.

Que no hacen arte, sino artesanía.

Que no practican cultura, sino folklore.

Que no son seres humanos, sino recursos humanos.

Que no tienen cara, sino brazos.

Que no tienen nombre, sino número.

Que no figuran en la historia universal, sino en la crónica roja de la prensa local.

Los nadies, que cuestan menos que la bala que los mata.

Les Riens

Les puces rêvent de s’acheter un chien et les riens rêvent de ne plus être pauvres. Ils rêvent d’un jour magique où la chance tomberait du ciel, en une pluie drue ; mais la chance n’est pas tombée hier, elle ne tombera pas aujourd’hui, ni demain, ni jamais, pas même en petite bruine. Les riens ont beau la réclamer, leur main gauche a beau leur démanger, ils peuvent toujours se lever du pied droit ou commencer l’année avec un balai neuf.

Les riens : enfants de personne à qui rien n’appartient.

Les riens : les aucuns, les inexistés, ceux qui courent en vain, ceux qui se tuent à vivre, les mal pris, éternellement mal pris :

Qui ne sont pas, même s’ils sont.

Qui ne parlent pas une langue, mais un dialecte.

Qui n’ont pas de religion, mais des superstitions.

Qui ne sont pas artistes, mais artisans.

Qui n’ont pas de culture, mais un folklore.

Qui ne sont pas des êtres humains, mais des ressources humaines.

Qui n’ont pas de visage, mais des bras.

Qui n’ont pas de nom, mais un numéro.

Qui ne figurent pas dans l’histoire du monde, mais dans les pages des faits divers.

Les riens qui valent encore moins que la balle qui les tue.

#JournalduPauvre –” 12 millions de personnes en difficulté par rapport au logement [infographie] “

December 22, 2015
  1. FondationAbbéPierre @Abbe_Pierre Dec 17 
  1. 12 millions de personnes en difficulté par rapport au logement [infographie]
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#Bouffe– “D’un banquet anti-gaspillage au Banquet des Chef/taine-s …”

December 2, 2015

BESOIN DE VOTRE AIDE POUR LE BANQUET ANTI-GASPILLAGE‏

L’équipe de l’association De la graine à l’assiette sollicite votre aide pour l’organisation d’un banquet anti-gaspillage qui aura lieu le samedi 10 octobre, place Gambetta (à Amiens) de 12 à 16h. Mais, c’est quoi au juste ?

Il s’agit de créer un évènement grand public, convivial et de sensibilisation autour de la thématique « Luttons contre le gaspillage alimentaire ». L’action centrale sera de réaliser un repas avec des denrées vouées au rebus alors qu’elles sont encore consommables (fruits et légumes principalement) et de le distribuer gratuitement au grand public.

Si vous souhaitez nous aider avant ou le jour de l’événement, nous organisons une réunion de préparation de cette action le jeudi 24 septembre à 19h30 au 2 rue de l’union. Nous en profiterons pour vous présenter l’association qui a fait peau neuve….

Nous proposons de terminer cet échange par une auberge espagnole. Chacun ramène un petit plat et l’association s’occupera de vous abreuver ! Nous vous remercions de nous tenir informés de votre présence afin de prévoir au mieux les quantités…. Pas de gaspillage, bien évidemment !

Si vous ne pouvez pas venir mais que vous souhaitez nous aider, envoyez-nous un mail avec vos coordonnées ! Venez nombreux et diffuser l’information !

A bientôt

L’équipe De la graine à l’assiette

 

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#JournalduPauvre –” Liberté de manifester : Poursuites engagées contre 2 militants du DAL ” …

December 2, 2015

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COMMUNIQUE

Paris le 24 novembre 2015   

Liberté de manifester : Poursuites 

engagées contre 2 militants du DAL

Deux militants du DAL dont JB Eyraud font parti des 58 personnes qui selon le Préfet de Police de Paris ont participé à la manifestation de soutien aux réfugiés dimanche et doivent faire l’objet de “poursuites exemplaires”.

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A suivre un appel pour un rassemblement à place de la République à Paris, jeudi 26 novembre à 18h pour la liberté d’expression

 

Liberté de manifester, liberté d’expression !

 

A la suite des ignobles et cruels attentats du 13 novembre que nous condamnons sans réserve, le gouvernement a décidé dans le cadre de l’état d’urgence différentes mesures, parmi lesquelles l’interdiction de manifester, à Paris et dans de nombreuses autres villes.

Nous, mouvements sociaux, sommes interdits de nous rassembler et de manifester dans les rues, jusqu’à nouvel ordre. Plusieurs manifestations pacifiques, sans rapport avec les attentats ont déjà été interdites, sous menaces de sanctions pénales à l’encontre des organisateurs.                                                                                                                             Les nombreuses initiatives de rue que nous avons prévu dans les prochaines semaines voire dans les prochains mois, pour faire entendre les injustices sociales, économiques, écologiques, sociétales…  sont purement et simplement censurées.

Femmes, migrants, défenseurs du climat et de la planète, altermondialistes, mal logés, salariés menacés, chômeurs et précaires, défenseurs des droits … sont visé(e)s, alors que sont autorisées les marchés de Noël et autres initiatives commerciales à l’occasion des fêtes de fin d’année , tout comme les RV sportifs ou culturels.

Cette interdiction ne vise donc pas à nous protéger, ni à économiser les forces de l’ordre, puisque les activités mercantiles sont autorisées. Il s’agit bien de nous bâillonner !

Cette censure remet en cause une liberté fondamentale: le droit de manifester pour faire entendre nos revendications.

C’est pourquoi, nous appelons à un rassemblement jeudi à 18h, Place de la République : 

– Pour protester contre cette atteinte aux droits imprescriptibles de nous rassembler et de manifester ;

– Pour exiger que soient mis fin à cette censure intolérable, et aux poursuites contre les 58 participants à la manifestation de solidarité avec les réfugiés de dimanche 22 novembre

 

Ce sera l’occasion de rendre hommage aux victimes des attentats.

 

Avec le soutien de :

AC!, APEIS, ATMF, ATTAC, CGT 75, Col. des désobéissants, Col. des sans voix 18e, COPAF, CRLDHT, CSP 75, DAL, Droits devant, Ecologie sociale, FASTI, FTCR, FUIQP, Initiative décroissante pour le climat, MNCP, SUD PTT, Sortir du colonialisme, UJFP, MRAP, Femme Egalité, UD Solidaires 75, UD Solidaires 92  …

Ainsi que : Ensemble, NPA, PCOF, Alternative libertaire …

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